La Mer autour, est une exposition temporaire qui nous emmène dans ce merveilleux monde de la mer, l’occasion de mettre en évidence ce sujet qui sonne comme un défi immense. Chaque artiste présentera et exprimera, avec sa propre sensibilité, l’immensité du monde marin.
A travers l’histoire de Saint-Malo, vous pourrez, d’un espace à l’autre, profiter d’un parcours extérieur faisant dialoguer des représentations passées du littoral avec les panoramas d’aujourd’hui.
Étape 1
Les archéologues avancent l'hypothèse de l'existence d'un cordon littoral dunaire qui coupe, jusqu'au milieu du 4e siècle, l'estuaire de la Rance au sud-ouest de l'actuelle anse Solidor et forme une lagune marécageuse à l'arrière. Un port d'échouage, Reginca pouvait se situer à proximité de ce cordon. Une voix le reliait au rocher de Solidor, où se trouve aujourd'hui la tour médiévale. Après le percement du cordon dunaire, par des causes naturelles ou par l'action humaine, la mer aurait envahi la lagune, créant les anses Saint-Père et Solidor. Les prospections se poursuivent, en quête du trait de côte.
Tour Solidor
L’artiste Agathe Mariposa présente une création inspirée d’objets d’archéologie sous-marine trouvés dans l’anse Solidor et présentés dans la tour aux côtés de ses œuvres. Pour permettre à chacun de devenir le temps d’un instant, explorateur sous-marin d’un site archéologique, où les objets seraient des offrandes de la mer.
Étape 2
Considéré comme l'un des premiers témoignages photographiques sur Saint-Malo, ce calotype - procédé inventé par l'Anglais Henry Fox Talbot en 184 - immortalise l'avant-port de Saint-Malo vu depuis la Cité à Saint-Servan. Si l'on devine bien les pièces de bois équarries stockées en plein air et le môle construit en 1837, la lointaine silhouette de la ville intra-muros est imprécise à cause du grain du papier et des retouches à l'encre opérées par le photographe sur son tirage original.
Étape 3
Les moulins à vent de la point du Naye, cette ligne rocheuse qui borde l'entrée sud du port de Saint-Malo, ont souvent inspiré les artistes du 19e siècle. Henri Arondel représente ici le paysage tel qu'il était avant les transformations du port commencées en 1836. La morphologie pittoresque du moulin "grosse" tête ou "coquetier" attire le regard : sa fière allure domine la cale qu'ont fréquenté si longuement les bateliers du port. Il fut détruit en 1888.
Étape 4
La composition du peintre rennais qui fut professeur de dessin au collège de Saint-Servan met en scène un brick ou un brigantin sur les grèves de Trichet, port d'échouage servannais. Les flots de la marée dictent l'activité à terre et sur les embarcations. Ce littoral peu domestiqué est profondément trandformé au 19e siècle avec la construction de quais, de digues et d'écluses, réalisant ce qui fut aujourd'hui le bassin à flot Bouvet, abritant des activités de pêche et de formation maritime.
Étape 5
Témoin de l'époque où le port subissait la marée, cette prise de vue nous plonge dans un paysage qui paraît presque irréel aujourd'hui. Escaliers, voies dallées et ponts, de nombreux points de passage sont installés pour franchir l'étendue vaseuse et relier Saint-Malo à Saint-Servan à marée basse. Le pont roulant en est le plus original. Il faut en service de 1873 à 1923. A l'arrière-plan, le mât d'un bateau échoué dépasse tout juste du quai.
École Nationale Supérieure Maritime (ENSM)
Le photographe Nicolas Floc’h explore les fonds sous-marins et remonte des clichés de paysages d’une grande poésie offrant une vision autre de ces profondeurs. Ses photographies dialoguent avec des oeuvres de Mathurin Méheut, de Jean Painlevé et d'un alguier du 19e siècle issu des collections du musée.
Donjon
Lieu de médiation, le donjon accueille un plan relief représentant Saint-Malo au 18e siècle. Une animation numérique permet de comprendre comment le territoire s’organisait avant la configuration actuelle et combien l’homme l’a transformé. Et pour admirer la vue, le chemin de ronde est accessible.
Étape 6
Cette œuvre préparatoire d'une peinture offre une vue bien différente du paysage actuel. le dessinateur se tient sur la cale du vieux quai, en direction d'un ouvrage défensif construit au-devant de la Grande-Porte avant le 17e siècle, le "Ravelin". Aménagé par la suite en place close, ce haut lieu de la vie portuaire nommé "La Bourse" rassemble les armateurs, les capitaines et les futurs équipages. Il faut détruit pour construire l'actuel quai Saint-Vincent.
Étape 7
Ce cliché donne une intéressante vue plongeante sur le port. Aux premiers plan, sous l'effet de la marée basse, seules les mâtures des bateaux amarrées dépassent du quai Saint-Vincent. Plus loin, d'autres navires se succèdent le long du quai Napoléon (actuel quai Duguay-Trouin), édifié en 1858. Au fond de l'image, on distingue les chantiers de construction navale. Ni le casino, ni l'église de Rocabey ne sont encore construits.
Étape 8
Cette vue saisissante du port de Saint-Malo est prise depuis le quai Napoléon (actuel quai Duguay-trouin), construit en 1858. Elle met en scène des navires échoués à marées basse dans le port encore soumis aux flux et reflux de la mer. La construction de l'écluse qui permet de maintenir à flot le bassin date de 1885. Au côtés de la forêt de mâts de bateaux en hivernage se devine la cheminée d'un vapeur.
Étape 9
Cette planche offre une vue prise en direction du château assez rarement choisie par les artistes. Des scénettes animent la chaussée du Sillon et le port à marée haute, alors dépourvu d'écluse. Sur la droite se remarque l'établissement des bains de mer. Premier équipement de ce type construit en Bretagne en 1839, le pavillon dispose de façades décorées de pilastres, d'un étage avec terrasse et d'un rez-de-chaussée occupé par des cabines pour la pratique thermale.
Étape 10
Rare témoin photographique du cordon dunaire alors presque nu de toute construction, ce calotype fait écho à certaines lithographies figeant un paysage oublié, alors habité par une usine (tuilerie, cimenterie, minoterie ou piperie) comme l'atteste cette haute cheminée en brique. L'avancée rocheuse et le trait de côte en arrière-plan correspondent à la pointe rocheuse de Rochebonne et à la presqu'île de la varde.
Étape 11
Vers 1823, l'artiste représente dans un esprit romantique le paysage maritime de la mer dite "intérieur" de Saint-Malo, depuis les îlots rocheux des Talards émergeant dans une zone de marécage. Aujourd'hui s'offre à nos yeux un environnement urbain tout autre, fait de rues, d'immeuble et d'infrastructures portuaires. Les grèves ont été progressivement conquises, transformant profondément cette anse naturelle.
4e lieu à la Grande Passerelle
L’artiste Minuit s’intéresse à la frontière impossible entre la terre et l’eau. S’inspirant des cartes anciennes et des objets de signalisation maritime, issus des collections du musée, elle réinvente les codes de cette signalisation et nous invite à nous perdre dans une déambulation poétique et mystérieuse.
