En 1698,  la décision a été prise d’installer les pieux (les brise lames) de la plage du Sillon, après que les marées d’équinoxe de mars et septembre précédent eussent endommagé les fortifications.

Il y en eut 300 de plantés en quatre mois, sur deux à trois rangées, de la cale de l’Éventail à la cale de la Piperie, ainsi que des planches en épis à Rochebonne. Une nouvelle tempête mémorable se produisit en janvier 1735. Pour lutter contre la furie des flots, on mit en sentinelle des « pilotins de garde » devant la Chaussée du Sillon.

C’est en 1825 que l’opération la plus spectaculaire fut entreprise, à l’initiative de l’ingénieur des Ponts et chaussées Robinot : 2 600 troncs tortillards furent enfoncés dans le sable, d’environ un tiers de leur longueur, initialement de sept mètres.

Près de 400 fûts de chênes de talus ont été remplacés récemment, avec des moyens mécaniques nettement plus confortables qu’autrefois, puisque les hommes utilisent une pelleteuse à godet, n’ayant le temps de travailler qu’à marée basse. Le tronc est enfoncé de 2,50 m dans le sable avec le godet de la pelleteuse, comme pour enfoncer un clou dans une planche. Les brise-lames sont disposés en quinconce, avec une grande précision. D’après les anciens, la vaillance d’un brise-lames se jauge au nombre de nœuds visibles sur l’écorce.

Information

Chaussée du Sillon, 35400 Saint-Malo